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Visite des installations militaires démantelées du plateau d’Albion - juin 2015

La France a organisé jeudi 18 juin 2015, une visite des installations militaires démantelées et reconverties du plateau d’Albion pour les représentants des pays membres de la Conférence du désarmement.

Cette visite s’inscrit dans le prolongement du discours du Président de la République, prononcé à Istres le 19 février dernier, sur la dissuasion nucléaire et le désarmement. Dans ce discours, le Président de la République a marqué sa volonté de poursuivre les efforts de transparence en invitant des experts internationaux à visiter de nouveaux sites qui n’accueillent plus d’armes nucléaires : la base de Luxeuil dont les dépôts de stockage d’armes sont maintenant vides, le plateau d’Albion, où les silos qui abritaient la composante sol-sol sont complètement démantelés.

Au cours de leur déplacement sur le plateau d’Albion, les participants ont visité des zones de lancement et un poste de commandement et de tir reconvertis en Laboratoire Souterrain à Bas Bruit, en observatoire et en restaurant, ainsi que la base du 2ème Régiment Etranger du Génie. Ils ont pu constater les effets concrets de la décision prise par la France en 1996, d’abandonner la composante nucléaire terrestre de sa dissuasion.

Galerie anti-souffle de l’ancien Poste de Commandement et de Tir de Rustrel. Crédit : Marie-Gaëlle Robles.

La composante terrestre de la dissuasion nucléaire était implantée sur le plateau d’Albion, choisi en avril 1965 en raison de sa faible densité humaine et de son sol, capable de permettre un bon ancrage des silos renfermant les missiles, mais aussi capable d’amortir l’onde de choc en cas d’agression nucléaire. Dix-huit silos et deux Postes de commandement et de tir (PCT) sont construits entre 1966 et 1971. La base de lancement de missiles Sol-sol balistiques stratégique (SSBS) est placée sous le commandement de la Force aérienne stratégique.

Le 22 février 1996, le président de la République annonce la fermeture et le démantèlement des installations d’Albion. Les derniers étages propulsifs quittent le plateau d’Albion en décembre 1997 ; la dernière tête nucléaire, en février 1998. Les travaux de démantèlement durent deux ans et se terminent en 1999. La transmission des installations à la Légion étrangère est réalisée durant l’été 1999.

Les dix-huit silos, les deux zones d’instruction, les deux Postes de Commandement et de tir et les quatre sites de transmission ont été méthodiquement démontés. Le déséquipement a mobilisé un grand nombre de civils et de militaires. Ainsi, pour chaque silo, c’est 35 tonnes de matériels que le personnel a déposé en 3 500 heures de travail, nécessitant une moyenne de 3 500 kilomètres parcourus par les engins spéciaux. Le coût total du démantèlement du plateau d’Albion se monte à 75 millions d’euros.

Aujourd’hui, les zones de lancement, démantelées de manière irréversible, connaissent une reconversion civile : elles accueillent des centrales solaires photovoltaïques, un observatoire astronomique, une station sismique, les antennes radar pour la surveillance de l’espace de l’Onera, et même un restaurant.

La visite du 18 juin 2015 marque la volonté de la France de poursuivre ses efforts de transparence, initiés par les engagements pris par le Président de la République en 2008. La France est en effet le premier État doté à avoir ouvert les portes de ses anciennes installations de matières fissiles pour les armes nucléaires de Pierrelatte et Marcoule : en 2008 pour plus d’une quarantaine d’États membres de la Conférence du désarmement, puis en 2009 pour plus d’une vingtaine d’experts non gouvernementaux et une trentaine de journalistes internationaux.

Les participants posent sur l’ancienne zone de lancement 1-2, Plateau d’Albion, jeudi 18 juin 2015. Crédit : Marie-Gaëlle Robles

La visite du plateau d’Albion constitue une nouvelle marque de l’exemplarité de la France en matière de transparence, avec l’ouverture de la base aérienne de Luxeuil le 16 avril 2015. Le 19 février à Istres, le Président de la République avait appelé tous les États disposant de l’arme nucléaire à faire le même effort de vérité, souhaitant que la visite de nouveaux sites français « inspire l’attitude d’autres puissances nucléaires, avec des visites auxquelles nos experts pourront également se rendre ».

Exemples de reconversion des installations militaires du plateau d’Albion

Laboratoire Souterrain à Bas Bruit - Ancien Poste de Commandement et de Tir de Rustrel
Seul exemple de conversion d’une installation militaire en un laboratoire civil de recherche, la création du Laboratoire Souterrain à Bas Bruit a été rendue possible par les concours de l’Armée de l’Air, de collectivités territoriales, d’universités ainsi que de quatre laboratoires de recherche français. Le silence magnétique absolu qui y règne permet d’éviter tout bruit de fond qui brouillerait les résultats.

Laboratoire Souterrain à Bas Bruit - Ancien Poste de Commandement et de Tir de Rustrel. Crédit : Sandra Le Capitaine.

Observatoire astronomique Sirène- Ancienne zone de lancement 1-2
Sur le terrain communal de Lagarde d’Apt, la communauté de communes du pays d’Apt a sollicité l’Europe, l’Armée, la Région et le Département pour reconvertir la zone en observatoire astronomique géré par l’association SIRENE.

Zone de lancement 1-2 du plateau d’Albion reconvertie en observatoire astronomique SIRENE (Silo réhabilité pour nuits étoilées).

Quartier Maréchal Koenig du 2e régiment étranger de génie de la Légion étrangère - Ancienne base aérienne 200 Apt-Saint Christol
Les travaux de démantèlement durent deux ans et se terminent en 1999. La passation de pouvoir au profit de la Légion étrangère a été réalisée durant l’été 1999. Régiment de génie d’assaut, le 2° REG a pour missions principales le renseignement, le combat direct, l’appui à la mobilité, l’appui à la contre-mobilité et l’aide au déploiement.

Quartier Maréchal Koenig du 2e régiment étranger de génie de la Légion étrangère - Ancienne base aérienne 200. Crédit : Marie-Gaëlle Robles.

Bistrot de Lagarde – Ancienne zone de lancement 1-1
La commune de Lagarde d’Apt a financé la transformation en 2006 du Bâtiment de Surface en restaurant gastronomique de qualité.

Bistrot de Lagarde – Ancienne zone de lancement 1-1. Crédit : Sandra Le Capitaine.

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